Germain-Phion & Jacquemet
Défense des salariés

Contestation d’un avis d’inaptitude

Actualité publiée le 22/07/2025

La contestation d’un avis d’inaptitude n’est possible que pour des raisons médicales, dans un délai strict de quinze jours suivant sa notification.

Lorsqu’un salarié est déclaré inapte par le médecin du travail, notamment à la suite d’un accident du travail, l’avis d’inaptitude peut susciter des interrogations, tant du côté du salarié que de l’employeur. Peut-on contester cet avis ? Qui peut le faire, dans quel délai, et avec quelles chances de succès ? Cet article s’adresse aux salariés concernés par une inaptitude médicale, ainsi qu’aux employeurs souhaitant comprendre les conditions et limites de la contestation d’un avis d’inaptitude.

La procédure de notification de l’avis d’inaptitude

L’avis d’inaptitude est délivré par le médecin du travail à l’issue d’une évaluation médicale. Cette décision peut intervenir à la suite d’un accident du travail, d’une maladie professionnelle ou non professionnelle.

Le médecin du travail informe simultanément le salarié et l’employeur. À compter de cette notification, un délai de quinze jours court pendant lequel chacun des deux peut saisir le conseil de prud’hommes en référé pour contester l’avis.

Passé ce délai, l’avis devient définitif et s’impose aux deux parties. Aucune contestation ne pourra être valablement engagée au-delà de cette échéance.

Qui peut contester l’avis d’inaptitude et dans quelles conditions ?

La loi prévoit que le salarié comme l’employeur peuvent contester un avis d’inaptitude devant le conseil de prud’hommes. Cette possibilité est cependant encadrée par des règles strictes.

Le délai de quinze jours comme condition impérative

Le recours doit impérativement être formé dans les quinze jours suivant la notification de l’avis. Si l’employeur ou le salarié ne respecte pas ce délai, il perd toute possibilité de recours. L’avis d’inaptitude devient alors incontestable, quel que soit son contenu ou ses conséquences.

La contestation fondée exclusivement sur des éléments médicaux

L’avis d’inaptitude ne peut être contesté que pour des motifs médicaux. Il ne s’agit pas d’un débat sur la gestion du contrat de travail ou les conséquences économiques de l’inaptitude, mais uniquement sur le bien-fondé médical de l’avis. Le conseil de prud’hommes ne peut l’invalider qu’en cas d’erreur manifeste d’appréciation ou de carence dans l’examen médical.

Les chances de succès d’une contestation engagée par l’employeur

Un employeur peut décider de contester un avis d’inaptitude, mais cette démarche reste rarement couronnée de succès, sauf cas très particuliers.

L’avis du médecin du travail fait foi dans la majorité des cas

Dans la pratique, les conseils de prud’hommes confirment très souvent les avis d’inaptitude. En effet, les médecins du travail sont tenus à une grande rigueur et s’appuient sur un dossier médical étayé. Ils n’émettent un avis d’inaptitude qu’à l’issue d’un processus d’évaluation strict, précisément pour limiter les risques de contestation.

L’employeur peut mandater un médecin pour appuyer sa contestation

Lorsqu’il décide de contester l’avis, l’employeur peut mandater un médecin conseil pour produire une expertise. Ce médecin peut tenter de démontrer que l’état de santé du salarié ne justifie pas une inaptitude au poste. Cependant, cette démarche est rarement suffisante pour inverser l’avis initial, sauf en présence de contradictions médicales objectives ou d’un manquement du médecin du travail.

Conclusion :

La contestation d’un avis d’inaptitude est strictement encadrée : elle doit être fondée sur des éléments médicaux, formulée dans un délai de quinze jours, et présentée devant le conseil de prud’hommes. Si cette voie reste ouverte tant au salarié qu’à l’employeur, les chances de voir l’avis infirmé restent faibles, tant la procédure d’inaptitude est généralement fondée sur un dossier médical solide. Pour les deux parties, il est donc essentiel de prendre en compte la portée juridique de cet avis et de réagir dans les délais, en pleine connaissance de cause.

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