Inaptitude d’origine professionnelle
Actualité publiée le 25/11/2025
En cas d'inaptitude d’origine professionnelle, les salariés ont droit à une indemnité de licenciement doublée et à une indemnité compensatrice de préavis.
L’inaptitude d’origine professionnelle, lorsqu’elle est reconnue par le médecin du travail, entraîne des conséquences spécifiques en matière de licenciement.
Définition de l’inaptitude d’origine professionnelle
Avant d’envisager les droits associés, il est essentiel de comprendre ce que recouvre juridiquement l’inaptitude d’origine professionnelle.
Une inaptitude reconnue par le médecin du travail
L’inaptitude est dite « d’origine professionnelle » lorsqu’elle résulte d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail. Elle doit être constatée par le médecin du travail à la suite d’une période d’arrêt maladie liée à ces événements.
Le rôle du lien avec les conditions de travail
Même en l’absence de reconnaissance préalable en tant qu’accident du travail ou maladie professionnelle, le caractère professionnel de l’inaptitude peut être reconnu. Ce lien peut être établi a posteriori, notamment devant le conseil de prud’hommes, si le salarié parvient à démontrer que ses conditions de travail ont contribué à la dégradation de son état de santé.
Les droits en cas d’inaptitude d’origine professionnelle
La reconnaissance d’une inaptitude d’origine professionnelle ouvre droit à un traitement plus favorable pour le salarié licencié.
Une indemnité de licenciement doublée
Le salarié dont l’inaptitude est d’origine professionnelle bénéficie d’une indemnité de licenciement doublée par rapport à l’indemnité légale. Il est important de noter que ce doublement ne s’applique pas à l’indemnité conventionnelle, mais uniquement à l’indemnité légale.
Une indemnité compensatrice de préavis
En principe, le salarié inapte n’effectue pas de préavis. Toutefois, lorsque l’inaptitude est d’origine professionnelle, il a droit à une indemnité compensatrice équivalente à la durée du préavis, comme s’il l’avait réalisé.
Faire reconnaître l’origine professionnelle devant le conseil de prud’hommes
Lorsqu’aucune reconnaissance administrative préalable n’a été obtenue, il est possible de faire valoir l’origine professionnelle de l’inaptitude par voie judiciaire.
L’importance de la preuve du lien avec le travail
Le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes et fournir des éléments attestant que son inaptitude est consécutive à des conditions de travail dégradées. Cette démarche est essentielle lorsqu’aucun accident du travail ou maladie professionnelle n’a été officiellement reconnu auparavant.
Les effets d’une telle reconnaissance par le juge
Si le conseil de prud’hommes admet l’existence d’un lien entre les conditions de travail et l’inaptitude, il peut accorder au salarié les mêmes droits que dans le cadre d’une inaptitude professionnellement reconnue : indemnité de licenciement doublée et indemnité compensatrice de préavis.
Synthèse
L’inaptitude d’origine professionnelle entraîne des droits renforcés pour le salarié concerné. Lorsque ce caractère professionnel n’est pas établi d’emblée, il peut néanmoins être reconnu judiciairement, à condition d’apporter des preuves suffisantes. Comprendre ces mécanismes permet aux salariés d’agir efficacement pour faire valoir leurs droits, et aux professionnels du droit de mieux les accompagner dans ces démarches.
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