Une remarque sur votre poids, constitue-t-elle du harcèlement physique ?
Actualité publiée le 22/07/2025
Une remarque sur le physique au travail peut constituer du harcèlement moral si elle se répète et crée un climat humiliant ou dégradant.
Les remarques sur le physique n’ont pas leur place dans la sphère professionnelle. Lorsqu’un supérieur commente le poids d’un salarié ou adopte un comportement déplacé, une question s’impose : cela relève-t-il du harcèlement moral ? Cet article s’adresse aux salariés confrontés à des propos ou gestes humiliants sur leur apparence physique et qui souhaitent comprendre si ces faits peuvent être juridiquement qualifiés de harcèlement moral lié à une remarque sur le physique.
Les propos sur le physique peuvent constituer un fait de harcèlement moral
Les réflexions sur l’apparence physique, lorsqu’elles sont déplacées ou dégradantes, ne relèvent pas d’un simple manque de tact. Elles peuvent constituer un fait potentiellement constitutif de harcèlement moral, dès lors qu’elles altèrent les conditions de travail du salarié.
Un climat humiliant ou offensant
Dire à un salarié qu’il a « grossi » ou lui taper sur le ventre est un comportement qui peut être vécu comme dégradant. Ces faits, même s’ils sont présentés comme des plaisanteries, peuvent affecter la dignité du salarié et créer un environnement de travail hostile ou humiliant.
La répétition comme critère essentiel
Pour que le harcèlement moral soit juridiquement reconnu, la répétition des faits est indispensable. Un propos ou un geste déplacé isolé ne suffit pas à lui seul à caractériser une situation de harcèlement. En revanche, s’il s’agit de propos répétés, de gestes intrusifs récurrents, ou d’un comportement délibérément moqueur dans la durée, le harcèlement peut être constitué.
Une remarque unique peut déjà justifier une réaction
Même si l’incident ne se reproduit pas, il est légitime de vouloir y réagir. Une remarque ou un geste unique peut provoquer une réelle souffrance psychologique et doit être pris au sérieux.
Laisser une trace écrite ou orale du ressenti
Il est conseillé au salarié de documenter l’incident, même s’il est isolé. Cela peut passer par un mail récapitulatif ou une mention lors d’un échange avec l’employeur ou un représentant du personnel. L’objectif est de laisser une trace du ressenti vécu comme humiliant, ce qui pourra être utile si les faits se répètent.
Rappeler les limites avec fermeté et calme
Aborder la question avec l’auteur des faits peut aussi permettre de clarifier la situation. Il est possible que l’employeur ou le supérieur hiérarchique n’ait pas perçu la portée blessante de ses propos. Exprimer que l’on s’est senti mal à l’aise ou humilié est une manière de prévenir la répétition de comportements déplacés.
Lorsque la répétition s’installe : passer du signalement à la qualification de harcèlement
Si les remarques ou comportements se répètent malgré un premier échange, la situation entre alors dans un cadre juridique plus grave.
La qualification juridique du harcèlement moral
Le Code du travail définit le harcèlement moral comme des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité du salarié. Un enchaînement de remarques sur le physique peut répondre à cette définition.
Les recours possibles en cas de harcèlement avéré
Si la situation perdure, le salarié peut saisir les représentants du personnel, le service RH, ou à défaut, entamer une procédure auprès de l’inspection du travail ou du conseil de prud’hommes. Il est également possible de solliciter un accompagnement psychologique ou médical pour attester de la souffrance induite.
Conclusion :
Une remarque sur le physique au travail, même isolée, doit alerter lorsqu’elle provoque un malaise ou une souffrance. Si les faits se répètent, ils peuvent être qualifiés de harcèlement moral, avec des conséquences juridiques importantes pour l’employeur. Dans tous les cas, il est essentiel de réagir dès le premier incident, de laisser une trace, et de rappeler le droit de chacun à évoluer dans un environnement de travail respectueux et bienveillant.
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