Germain-Phion & Jacquemet
Défense des salariés

Refuser une proposition de reclassement

Actualité publiée le 09/07/2025

Refuser une proposition de reclassement est possible sans faute. Voici les conditions à respecter pour protéger vos droits en cas d'inaptitude.

Refuser une proposition de reclassement peut être légitime, sous certaines conditions. Cet article s’adresse aux salariés déclarés inaptes souhaitant comprendre dans quels cas un refus est permis, et quelles en sont les conséquences.

Refus de reclassement : un droit encadré

Dans le cadre d’une inaptitude, l’employeur doit proposer un poste compatible avec l’état de santé du salarié. Toutefois, le salarié a le droit de refuser une proposition de reclassement, à condition que ce refus repose sur des motifs valables.

Le critère principal est la modification du contrat de travail ou des conditions de travail. Si la proposition entraîne un changement significatif des fonctions, de la rémunération, des horaires ou du lieu de travail, le salarié est en droit de refuser sans que ce refus soit considéré comme fautif.

Les cas de modification du contrat ou des conditions de travail

Une proposition de reclassement peut être refusée lorsqu’elle modifie substantiellement le cadre contractuel initial.

Changement de poste ou de missions

Un reclassement impliquant un poste totalement différent, avec des missions sans rapport avec celles exercées auparavant, constitue une modification du contrat de travail. Le salarié peut alors refuser l’offre sans être sanctionné.

Modification des horaires, du lieu ou de la rémunération

Lorsque les nouvelles conditions affectent les horaires de travail, le lieu d’affectation ou le niveau de rémunération, cela relève également d’une modification du contrat. Le refus est alors légitime.

Conséquences particulières en cas d’inaptitude d’origine professionnelle

Les salariés déclarés inaptes à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle bénéficient de garanties renforcées.

Droits au doublement de l’indemnité et au préavis

En cas de licenciement, ces salariés ont droit à une indemnité légale doublée ainsi qu’au paiement du préavis, même s’il n’est pas exécuté.

Perte de ces droits en cas de refus injustifié

Lorsque la proposition de reclassement est identique au poste initial, compatible avec l’état de santé et n’entraîne aucune modification du contrat, un refus peut être considéré comme abusif. Dans ce cas, le salarié conserve le droit à l’indemnité classique, mais perd le doublement et le préavis.

Motiver son refus : une nécessité

Pour éviter tout litige et préserver ses droits, le salarié doit expliquer de manière détaillée les raisons de son refus.

Il est recommandé d’évoquer les incompatibilités entre les tâches proposées et l’état de santé, les horaires inadaptés, ou les impacts sur les conditions de vie. Un refus clair et argumenté renforce la position du salarié en cas de contentieux ultérieur.

Conclusion

Refuser une proposition de reclassement est possible, mais nécessite prudence et justification. Il est essentiel de bien analyser les modifications proposées et d’en mesurer les conséquences juridiques, particulièrement en cas d’inaptitude liée à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Une rédaction précise du refus permet de protéger efficacement ses droits.

 

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